CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE

Travailler dans un pays étranger suppose d'en connaître un minimum sur sa situation financière et sociale, la première chose que j'ai faite avant même de partir, et que je n'ai céssé d'approfondir par la suite sur place, a donc été d'appréhender et de tenter de comprendre les problèmes auxquels est confrontée la population locale.

Par sa superficie de 587 041 km², Madagascar est la troisième île du monde, elle s'étend sur plus de 1500 km du nord au sud et sur prés de 600 km d'est en ouest. Sa population encore assez faible, 14,4 millions d'habitants est très hétéroclites, dix-huit groupes ethniques se répartissent sur le territoire et des minorités étrangères se sont durablement implantées lors de la colonisation. Des européens et notamment des français (les Vazaha), des chinois, des indo-pakistanais (les Karana) et des comoréens. Ces communautés restent modestes en nombre d'individus mais ont un poids économique fort et souvent même dominant, cette présence provoque depuis 1970 de sérieuses critiques au nom de la lutte contre le néocolonialisme et de la défense de la souveraineté nationale.

Le pays est l'un des plus pauvres du monde et il souffre de problèmes écologiques graves : déforestation, érosion et désertification sont du à l'exploitation intensive du bois pour l'industrie et le bois de chauffage. Avec un PNB par habitant de 252$ par an en 1997, et un salaire compris entre 250FF pour un manœuvre et 1500FF pour un ingénieur, la situation économique est très difficile, plus de 70% de la population est en dessous du seuil de pauvreté et il n'est pas rare de rencontrer sur un chantier des enfants de moins de 14 ans. Le pays bénéficie d'aides extérieures pour développer son industrie et réaménager son territoire, la France accorde depuis 1990 environ 1 milliard de FF par an malheureusement cette aide est trop souvent détournée et Madagascar est exportatrice de capitaux, elle avait en 1997 une dette extérieure de 4,7 milliards de $. Ses domaines d'activité principaux sont la culture et notamment celle du riz dont ils sont le premier consommateur au monde. Avec une production de 2600 milliers de tonnes de riz en 1996, le pays n'est pas autosuffisant et doit importer encore. A noter que le pays est également très gros producteur d'épices, de manioc (2450 milliers de t en 1996), de canne à sucre (2200 t) et que l'élevage tient une place importante dans la vie des paysans. Les mines sont également une ressource importante du pays, on y trouve du bauxite, charbon, fer, nickel, chromite, graphite, pierres fines et pierres précieuses.

Il reste dans le domaine de la construction routière d'enormes travaux à réaliser, en effet le pays détient 49 800 km de routes dont seulement 5 300 km sont bitumées, de plus en saison des pluies une bonne partie du réseau est impraticable, à noter également que les cyclones font des ravages importants et altèrent encore davantage le réseau routier. Cette situation freine le développement du pays et paralyse de nombreuses régions qui restent complètement enclavées pendant plus de six mois de l'année. Ces contraintes fortes sont des impératifs supplémentaires à respecter lorsque l'on entreprend un chantier dans les régions cotières du nord et de l'ouest du pays.